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mercredi 20 juillet 2011

« Allo patron ! Je peux prendre quelques jours de congé ? J’ai passé une nuit blanche hier. »


Mme Amina a téléphoné à son patron de bon matin pour lui demander un congé exceptionnel afin d’accompagner un enfant malade. Avec une grande amertume, son patron lui accorde 3 jours.
Merci patron.
Voilà pourquoi Mme Amina a demandé ce congé.
Mme Amina est maman, elle travaille aussi. Un jour, après avoir récupéré son bébé âgé de 10 mois dans une crèche, elle est rentrée à la maison. Soudain quelques instants plus tard, son enfant commence à crier, mais d’une façon très brutale et très violente. L’enfant a le visage anormalement pâle.  Par reflexe elle a vite préparé un biberon, mais l’enfant l’a refusé. Quelques minutes plus tard, l’enfant a vomit. Au cours de cette crise le bébé est très agité, il a  des mouvements de flexion des cuisses sur le tronc.  Cet accès de pleurs inhabituels a duré quelques minutes puis il s’est, spontanément, résolu. Amina est soulagé son enfant vient de retrouver son état habituel. Une demi-heure plus tard le papa est rentré à la maison, et voilà que le petit qui refait le même accès de pleurs et d’agitation, il refuse toujours le biberon et présente un deuxième épisode de vomissement.
C’est à ce moment que les deux parents décident d’aller consulter en urgence. Une fois à l’hôpital l’enfant refait la même chose. Il est, immédiatement, examiné par un pédiatre qui  dit ce qui suit : « je pense que votre bébé présente une invagination intestinale aigue, il va falloir consulter en urgence un chirurgien pédiatre ».

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(ceci est un schéma qui montre la pénétration du petit intestin dans le gros intestin: c'est la définition même de l'invagination intestinale aigue)

Une fois aux urgences de chirurgie pédiatrique, le chirurgien  leur dit : «  ces très probable »  d’autant plus que l’enfant présente, aussi, des selles mélangées de sang dans sa couche. Le chirurgien leur dit qu’on doit faire une échographie pour la confirmation du diagnostic, chose qui a été faite dans le quart d’heure qui a suivi. Amina est prise d’une angoisse terrible. Elle ne comprend pas ce qui va se passer, mais rapidement, le chirurgien lui dit : “c’est l’urgence chirurgicale la plus fréquente chez le nourrisson, on en voit 2 à 3 cas par semaine, et actuellement on peut essayer de soulager votre bébé par un lavement. Puisque vous avez consultez rapidement, on a de fortes chances pour réussir la réduction de cette invagination par un simple lavement. Dans le cas contraire on aura à faire une petite opération”.

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Ici c'est l'aspect en début de lavement , le produit radio-opaque, 
n'arrive pas à passer dans le petit intestin.

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Là , c'est la fin de la réduction de l'invagination: c'est le succès.

Toujours dans le service de radiologie, en présence du radiologue et du chirurgien, l’enfant a eu ce lavement. La manœuvre a pris environ 45 mn. Ces minutes ont été senties comme une éternité par la maman, mais voilà, qu’on revient la chercher pour lui annoncer qu’on a réussi la manœuvre, mais que l’enfant doit être hospitalisé pendant 24 heures étant donné le risque de récidive de cette pathologie. Au cours de son séjour à l’hôpital, l’enfant a dormi, il fait ses gaz et il a repris son transit intestinal. Durant cette nuit la maman n’a pas pu dormir. Le lendemain, elle a récupéré son enfant et on lui a explique que le risque de récidive est estimé à 10%.
Une fois à la maison elle a téléphoné à son patron pour lui demander quelques jours de congés exceptionnel.

Remarque :
Jusqu’à la fin des années 70, l’invagination intestinale était considérée comme une urgence dont le traitement chirurgical est indispensable. Actuellement, pour les malades qui consultent rapidement, le traitement par un simple lavement est possible. L’opération n’est plus obligatoire.

Comment vivre avec un colon dans la poitrine ?

Il s'agit d'une fille âgée de 14 ans, elle est issue d'un milieu très modeste. Depuis la naissance, elle faisait des d'infections bronchiques avec un rythme de trois à quatre par an. Sa famille n’a jamais était inquiétée, jusqu’au dernier épisode. Sa bronchite est très sévère cette fois. On a dû l’hospitalisée en urgence la mettre sous oxygène et antibiotiques. Une radiographie est réalisée. On porte le “diagnostic de hernie diaphragmatique” gauche, sur le cliché du lavement, nous étions étonnés de voir la quasi totalité du colon dans la poitrine. Nous l’avons opéré voilà il y a 10 ans. Depuis, elle va très bien et elle nous a, même, invité tous pour son mariage.


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le colon dans la poitrine


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même chose après avoir vidé le colon 


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la photo opératoire

lundi 11 juillet 2011

MON BÉBÉ, ÂGÉ DE 1 MOIS, PERD DU POIDS !



Mme Amina a mis au monde, il y a exactement un mois, un garçon en parfaite santé. Il pesait à la naissance 3 Kg et 450 g. Elle l’a appelé Malek. Durant les 25 premiers jours de la vie, Malek tète bien, il n’a aucun problème apparent. Seulement voilà au 26ème jour il commence à vomir de plus en plus fréquemment. Ces vomissements sont devenus quotidiens. La maman les décrit comme, en jet explosifs survenant au moindre changement de position. Ils ont un aspect blanc et rappellent plutôt le lait caillé. Elle ne s’inquiète pas les deux premiers jours, puisque, son enfant malgré ses vomissements réclame les tétées. Amina consulte un médecin qui a plutôt bien examiné le bébé. Il a relevé un poids à 3 Kg 700. Il lui a prescrit un traitement médical à base d’anti vomitif. Il lui a donné aussi un rendez-vous dans trois jours pour un contrôle. L’enfant n’est pas soulagé, les vomissements se sont aggravés et Amina a l’impression que son bébé perd du poids. Elle téléphone à une veille amie de classe, actuellement étudiante en médecine. Elle lui raconte l’histoire de Malek, et au bout de deux ou trois questions, l’étudiante dit à Amina : « mais on vient de voir cette pathologie, il y a moins d'une semaine. Je crois qu’il faut faire une échographie ». L’échographie est vite réalisée pratiquement en urgence. L’enfant est opéré d’une sténose hypertrophique du pylore.
Le pylore est un muscle circulaire qui se relâche pour permettre la vidange de l'estomac.

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http://www.med.univ-rennes1.fr/etud/pediatrie/stenose-pylore.htm

Lorsque le muscle augmente en volume, il devient anormalement épais, et empêche la vidange de l’estomac. La conséquence est l’apparition de vomissements. L’opération, est réalisée, dès que les troubles hydro-électrolytiques sont corrigés. Lorsqu’elle est bien faite l’enfant peut s’alimenter 6 heures après.

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voici l'étape clé de l'opération 

Pour plus de renseignements veuillez consulter ce diaporama.

J’ai l’intestin comme « noué »



C’est l’histoire  d’un petit bébé âgé de 2 mois  à l’époque de son admission. Il présentait des vomissements répétitifs depuis l’âge de 28 jours.  Son état général est plutôt bien au début puis l’enfant a commencé à perdre du poids. Les vomissements étaient initialement clairs. Ensuite ils sont devenus bilieux (vert car mélangés avec la bile). Puis  fécaloïdes : rappelant les matières fécales. Son abdomen est, aussi, devenu ballonné. Après une série de radiographies et une échographie. Nous avons retenu le diagnostic d’occlusion partielle du petit intestin. Au cours de l’opération, on a trouvé une sténose incomplète du grêle et on a dû faire une résection – anastomose. Trois jours après, le bébé s’alimentait normalement au biberon. Depuis, il n’a plus présenté de problèmes. Il est actuellement scolarisé.

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Préparation du bébé.

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Aspect avant l'acte opératoire.

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La fin de l'acte.

Maman je n’arrive pas à pisser



Malek est, un petit garçon, âgé à peine de deux mois. Depuis la naissance, il fait des mictions en goutte à goutte. La maman, n’a jamais constaté, chez son bébé, de jet urinaire normal complet et parabolique. Il est pratiquement tout le temps en pleur.
Un matin, il est anormalement agité, comme s’il dit à sa maman je n’arrive pas à pisser. Amina se précipite chez le docteur. A l’examen il note une voussure au niveau du bas ventre de l’enfant : ce qui correspond à la vessie trop remplie d’urine et n’arrivant pas à se vider. Après avoir réalisé une échographie et une «urétro-cystographie-rétrograde ». Le docteur  porte le diagnostic de valves de l’urètre postérieur.
Voici l’image clé qui a permis de montrer la pathologie de Malek.

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Ici est le siège anatomique des valves.

 le siege anatomique des valves de l'uretre postérieur

Je fais trois remarques:
1/ Cette anomalie est la plus graves des malformations congénitales des voies urinaires. Elle est la première cause d’insuffisance rénale du nouveau né.
2/ Grâce à l’échographie pendant la grossesse, on arrive à poser le diagnostic 8 fois sur 10. Ce qui permet de traiter ces enfants très rapidement après la naissance.
3/ La correction en bas âge se fait par un matériel endoscopique, sans incision chirurgicale. Le malade doit être suivi au long cours. Cette intervention ne peut pas guérir des reins ayant souffert avant même la naissance. Néanmoins bon nombre de malades se stabilisent et ne nécessitent pas de dialyse.

Pour plus de renseignements, voici deux références:
2/ Aubert D. Section endoscopique des valves de l’urètre postérieur. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, Techniques chirurgicales - Urologie, 41-326, 2002, 4 p. Pour un usge personnel de cette référence, vous pouver me la demander par mail (dr.ducky.s7@gmail.com).

On m'a volé un rein !



Les deux images suivantes correspondent à ce qu’on appelle « une dysplasie rénale multikystique »


cystic kidney dyplasia

Je n’explique rien du tout !
Je pose une seule question: avez-vous l’impression qu’on a enlevé un rein ?
Voici à ce que ressemble un rein “de porc” normal.

un rein de proc
image chez

Pour plus de renseignements :
Lire ce document pdf.


Une dernière remarque: les parents ne gardent dans leurs esprits qu'un seul fait “on a enlevé le rein de mon enfant”